Résistances et contrôle

Ce chapitre propose une synthèse des études de résistances au contrôle, de leurs motivations et de leurs conséquences. La littérature sur la résistance fait apparaître une certaine ambiguïté dans le terme même de contrôle. Résiste-t-on au contrôle, ou plutôt à une certaine forme du contrôle ? Résiste-t-on au fait d’être contrôlé, à la technologie utilisée (parce qu’elle est quantifiée, parce qu’elle est comptable, parce qu’elle contraint le travail) ou au programme sous-jacent (managérialisme, financiarisation, néolibéralisme) ? La recherche traditionnelle insiste à décrire un contrôle « capacitant », à montrer que le contrôle est une capacité de faire, un ensemble de techniques et d’outils pouvant être mobilisés de manière axiologiquement neutre pour atteindre des objectifs consensuels et des compromis négociés. Cette vision masque donc une dimension que la résistance met au contraire en avant : le contrôle, ça sert, d’abord, une autorité hiérarchique. Actions collectives, subversion, luttes pour la reconnaissance ou résistance infrapolitique, la résistance est plurielle de par les tactiques employées et le mode de pouvoir résisté. Mais s’il n’y a pas de pouvoir dominant à résister ? La littérature propose aussi d’étudier des formes non oppressives de coordination, d’expérimenter de nouvelles formes d’interaction pour sortir des conséquences aliénantes du contrôle. Des formes alternatives elles-mêmes fortement débattues, et probablement résistées.

For further information, please access the following link: https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1045235423001041?dgcid=raven_sd_aip_email

This paper is published in Les grands courants de recherche en gestion. Approches organisationnelles et sociétales du contrôle. Eds EMS

Authors: Caecilia Drujon d’Astros, Jeremy Morales

Caecilia Drujon d'Astros, professeure associée, Dr
Jeremy Morales, University of Bristol

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